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le p’tit gars du colon

qu’un mystère joyeux se cachait sous le masque fâché du cher papa ?

D’ailleurs de francs rires éclatent : une branche de cyprès malencontreuse abat le feutre paternel, et pique à l’œil, François ; un mérisier séculaire, accablé de lichen, gît en travers de ce beau chemin : la voiture penche, c’était fatal, et les passagers de se heurter…

— Débarquons ! débarquons ! fait le père allégrement, nous écrasons. Sauve qui peut !

La bonne humeur du chef : le salut de la troupe. Et l’on s’en fut bellement sur la mousse et sur le gazon ras qui végète dans l’humus pauvre des sablés gris.

Mais pour la bête et son carrosse, tenter plus loin devenait impossible : un ravin coupait la marche ; deux ou trois troncs vermoulus jetés par dessus, laissaient aux seuls piétons d’avancer prudemment.

Alors, volte-face et retour ?

Que non pas. La Grise est dételée, attachée du licou, solidement, à ce cyprès qui lui donnera de l’ombre, car le soleil frappe d’aplomb ces taillis mal plantés d’essences chétives.

La mine d’Aimé s’allonge ; Théodule est rêveur. Le dîner sera… quand ?

La complainte reprend…

Le père, très calme, commande :