— Dis-moi, Théodule, reprit doucement le prêtre : sais-tu à quelle époque il vint, dans le pays, le curé Hébert ?
Et tout un récit commença, raconté surtout pour les trois garçonnets qui n’en perdirent pas un mot… Comment, en l’été de 1849, l’abbé Nicolas Hébert, alors curé de Saint-Pascal, vint avec quelques hommes, explorer la contrée, toute en bois, en savanes, en richesses inconnues…
— Mais pourquoi venait-il si loin ? questionna Aimé.
— Ils n’avaient donc plus de terres chez eux ? ajouta Théodule.
Cela fit plaisir au curé, de voir qu’ils s’intéressaient au sujet.
Petit François qui n’oubliait pas sa belle grand’messe, demanda :
— Il y avait notre belle église, déjà ?
L’abbé sourit — discrètement pour ne pas attrister l’enfant, — et répondit aux interrogations :
— L’église ? oh ! non, petit ami : de la forêt, pas une cabane, pas un sentier seulement.
— Comme au fond de notre lot : la partie non-défrichée, expliqua le père.
— Absolument.
— Ce n’était pas gai, murmura Théodule.
— C’était courageux, prononça la mère.