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Page:Desjardins - Les caisses populaires, Cie. D'Imprimerie Ottawa, 1912.djvu/13

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vante nos fonds s’élevaient déjà à plus de $4,000. Mais je passe rapidement sur ces années pour en arriver aux chiffres recueillis à la clôture de nos comptes, au 31 janvier dernier.

Après avoir débuté avec quelques sous seulement, nous avions au 31 janvier — vous voyez que c’est tout récent — un actif général de $153,320.58, comprenant $96,404.33 pour les parts sociales qui sont de cinq piastres chacune, et $44,548.14 de dépôts d’épargne, formant un total de $140,952.47. Déjà nos réserves accumulées par une sage prudence s’élèvent à $10,716.83.

Le mouvement total de nos fonds atteignait au 31 janvier dernier la somme de $1,281,150.64. La totalité de nos prêts était de plus de 4,775, représentant une somme globale de $800,825.89. Et pour vous prouver combien cette Caisse mérite bien le nom de Populaire, comme toutes ses sœurs, du reste, il me suffira de vous dire que sur ce total de 4,775 prêts, plus de 3,325 étaient pour des sommes variant de $1.00 à $100.00, que les prêts de $10.00 et moins se chiffraient par 556, que ceux de dix piastres à vingt-cinq s’élevaient à 812, que ceux de vingt-cinq à cinquante étaient au nombre de 875, donc plus de 2,200 prêts de cinquante piastres et moins.

Mais, me demanderez-vous, vous ne nous parlez pas d’un point bien important, celui du résultat final de ces prêts, c’est-à-dire, des pertes que vous avez sans doute éprouvées. Ah ! si je n’ai pas encore parlé de ce point-là, c’est pour la meilleure raison du monde. Des pertes, nous n’en avons pas eu une seule. Oui, je le proclame à la gloire de nos travailleurs de Lévis, et je suis convaincu que ceux d’ailleurs ne le cèdent en rien aux nôtres, leur Caisse n’a pas perdu un seul sou en leur prêtant, c’est-à-dire en leur manifestant la confiance dont ils se sont montrés dignes en tous points. Pourquoi, je vous le demande, la signature d’un honnête ouvrier ne vaudrait-elle pas autant que celle d’un commerçant ou d’un industriel quelconque ? Or, c’est par millions tous les jours que les grandes Banques prêtent au commerce et aux industries, sur la simple signature de gens, après tout, pas plus honnêtes, pas plus respectables qu’un ouvrier consciencieux, qu’un cultivateur intègre et laborieux. L’honnêteté et l’honorabilité, partout où elles se trouvent, que ce soit à l’humble foyer du travailleur, que ce soit dans la riche demeure du bourgeois, ne méritent-elles pas la même somme de confiance ? Nous en avons fait l’expérience à Lévis, et nos classes laborieuses sont sorties triomphantes de cette épreuve décisive. Les