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Page:Desmarest - La photographie, 1896.djvu/13

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CHAPITRE II

la chambre noire

Un peu de théorie.


Avant de décrire l’appareil photographique proprement dit, la chambre noire de Porta, si profondément modifiée de nos jours, il est indispensable de donner quelques notions théoriques sur l’action physique et chimique des rayons lumineux, action sur laquelle repose la photographie — photos lumière, grapho j’écris.

Les rayons du spectre solaire ont des propriétés calorifiques et chimiques très distinctes. Ainsi, lorsqu’on explore avec un thermomètre très sensible les rayons du spectre, on y trouve des quantités de chaleur croissantes depuis le violet jusqu’au rouge, au delà duquel on trouve encore un spectre calorifique sur une étendue à peu près égale à celle du spectre lumineux : il y a donc des rayons calorifiques lumineux et des rayons calorifiques obscurs. Ces rayons agissent sur le thermomètre, mais sont invisibles à nos yeux. En physique, ils sont connus sous le nom de rayons infra-rouges.

Si l’on reçoit le spectre solaire sur des substances dans lesquelles la lumière produit des combinaisons chimiques, on remarque que les actions sont très variables pour les divers rayons du spectre. À l’inverse de ce qui se passe pour les propriétés calorifiques, les propriétés chimiques se manifestent surtout dans la région violette, et de ce côté elles dépassent les limites du spectre visible pour notre rétine. Donc le soleil nous envoie des rayons chimiques obscurs ; ces rayons sont appelés rayons ultra-violets.

Ce sont les radiations douées de propriétés chimiques qui possèdent aussi les propriétés phosphorogéniques.