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LA PHOTOGRAPHIE.

ordre, c’est-à-dire ceux dans lesquels les prix de séjour sont très élevés, ce qui n’est pas à la portée de toutes les bourses ; et de plus, dans bien des cas, le touriste amateur visite des sites pittoresques où il a bien de la peine à trouver une auberge à moitié confortable : ce n’est certes pas là qu’il faut songer à disposer d’un laboratoire photographique.

Emporter avec soi un de ces appareils bizarres, une de ces sortes de tentes, dans lesquelles on a la tête et les mains emprisonnées dans un voile rouge, comme plusieurs inventeurs en ont créé à maintes reprises, n’est pas facile et ne rend souvent aucun service.

En voyage, il est préférable de n’emporter que son appareil, des châssis aussi nombreux que possible, et une petite lanterne de laboratoire.

La multiplicité des châssis permet d’avoir des plaques toujours prêtes à être employées, et de cette façon on n’a besoin d’opérer le changement des plaques qu’une fois par jour, c’est-à-dire le soir, à la nuit, dans sa chambre d’hôtel, éclairée par la lumière rouge de la lanterne, qu’on a eu soin d’emporter.

L’opération du changement de plaques terminée, on devra soigneusement renfermer dans leur boîte les plaques impressionnées, et, par surcroît de précaution, envelopper la boîte de papier rouge, pour empêcher toute introduction de lumière blanche à l’intérieur, ce qui aurait pour résultat de perdre irrémédiablement les plaques sensibles.

Nous disions plus haut qu’il est bon de ne changer ses plaques qu’une fois par jour. En effet, dans bien des cas, il est impossible de le faire en plein jour, car, comment trouver une pièce vraiment obscure dans un hôtel ?

Que de fois nous avons regretté de ne pas avoir une provision suffisante de plaques sous châssis pour éviter les ennuis d’un chargement dans la journée !

Dans bien des circonstances, il fallut nous contenter d’un cellier, d’un cabinet — non inodore ! — ou de quelque autre endroit peu éclairé et, par conséquent, assez facile à obscurcir complètement.