Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/202

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Malgré l’inique sort jaloux de sa conqueste,
De rayons immortels couronnera sa teste.
Un valeureux françois, et de race, et de nom,
Dont l’amour des sçavans haussera le renom,
Invoquant du seul dieu les graces esperées,
Soustiendra des voisins les forces conjurées :
Invincible aux malheurs, intrepide aux combas,
Contre un heureux monarque, accrû de cent estats,
Qui tout fier du succés de Rome saccagée,
De la main du grand prestre en ses fers engagée,
Auroit enfin rendu, sans le bras de François,
Et l’eglise et l’Europe esclaves de ses loix.
Apres ce temps, la France, aux autels si fidelle,
Souffrira les fureurs d’une secte nouvelle,
Qui secoüant le joug de quatre des valois,
Fondera sa puissance au mépris de la croix ;
De son venin subtil infectera les princes ;
Destruira les autels, les citez, les provinces ;
Et fera, dans un fort plus puissant qu’Ilion,
Regner et l’heresie, et la rebellion.
En vain le grand Henry, dont la vaillante épée
Sçaura reconquerir sa puissance usurpée,
Dans son prudent esprit roulera des projets,
Pour punir dans leurs murs ces insolens sujets.
Cet heur est reservé, par le vouloir celeste,
A son fils, qui vainqueur de l’une et l’autre peste,