Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/203

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La revolte, et l’erreur ; avec le bras de Dieu,
Et le cœur et le sens d’un puissant Richelieu,
Malgré deux rois voisins, et la mer secourable,
Estouffera leur force, en leur fort indomptable.
Puis libre dans sa terre, et craint de toutes parts,
Des Alpes franchira les orgueilleux ramparts ;
D’un sceptre dont par tout s’estend la tyrannie,
Garentira l’eglise, et la belle Ausonie ;
Domptera la Lorraine, et les braves germains ;
De l’Artois reconquis par ses puissantes mains,
Jusqu’à l’Ebre espagnol poussera ses frontieres.
Et du vaste univers les quatre parts entieres,
Du prince juste et sage auroient receû les loix,
Si le trépas d’Armand ne bornoit ses explois :
D’Armand, dont tous les bons regreteront la vie,
Quand sa fin glorieuse aura vaincu l’envie.
Je veux donner, Aurele, à ton juste desir,
De ce bon-heur futur un sensible plaisir.
Sçache que ces ruisseaux, que ces bois où nous sommes,
Que ces rustiques lieux, peu frequentez des hommes,
Où nature est en paix, et se jouë à l’écart,
Alors seront pompeux des merveilles de l’art ;
Et seront la demeure agreable et secrete,
Que ce grand Richelieu choisira pour retraite.
Que d’icy partiront ces vigoureux conseils,
Ces glorieux desseins, ces guerriers appareils,