Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/204

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Sous qui sera tremblant tout l’orgueil de l’Europe,
Et du vaste ocean qui la terre envelope.
Qu’icy son grand sçavoir produira des escrits,
Pour rendre la lumiere aux rebelles esprits :
Afin que par le vray l’erreur soit surmontée,
Apres que par le fer elle sera domptée.
Alors en promenoirs, droits, et larges, et longs,
Tapissez de verdure, et de fermes sablons,
Seront changez ces bois, que la simple nature
Maintenant laisse naistre et croistre à l’avanture.
Alors ces clairs ruisseaux, de nos brebis aimez,
Seront d’un art soigneux dans le plomb renfermez ;
Sortiront en fureur de leurs prisons pressées ;
Et fraperont les airs de leurs eaux élancées.
Ce seront là d’Armand les plaisirs innocens,
Apres ses longs travaux, sans cesse renaissans.
Mais voy quelle faveur, Aurele, t’est promise.
De ton sang sortira ce prince de l’eglise,
Et du sang d’un guerrier dessus le trône assis,
Dont se joindra la race au beau nom de Plessis.
Puis un second Armand, brulant de belle audace,
Suivra d’un noble pas sa glorieuse trace :
Et dédaignant dé-ja les delices des sens,
Hastera, d’un cœur haut, la paresse des ans.
Car à peine trois fois il compte cinq années,
Qu’il trompera des siens les gardes estonnées :