Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/328

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La charmante Cypris, le chef orné de fleurs,
Suivoit la troupe ailée, exhalant les chaleurs
Dont tout cœur à l’instant sent les brulantes pointes.
Il void pres de Venus les trois carites jointes.
La deesse conduit une rare beauté,
Une aimable princesse, aux yeux pleins de fierté :
Mais dont l’orgueil severe, et d’elle inseparable,
S’adoucit par sa bouche au sousris agreable.
Venus dit à Clovis ; voy, contente tes yeux
Du present qui t’est fait par la main de tes dieux.
Soudain, pour l’embrazer, elle infecte son ame
D’un soufle penetrant de desir et de flame.
De tant d’objets divins le monarque surpris,
De crainte, de respect, de feu se sent épris :
Mais d’un feu qui le trouble, à ses flames contraire ;
Et qui le devorant, ne peut le satisfaire.
Clotilde en sa pensée est seule à son secours.
Son amour, dans son cœur, combat seul tant d’amours,
Tant de dieux, tant d’appas, tant de douceurs traistresses,
Tant de pressantes loix, tant d’heureuses promesses.
Mais peut-il refuser un present precieux,
Fait avec tant d’honneur par la main de ses dieux ?
Tousjours à leurs desirs son desir est rebelle :
Son ame genereuse à Clotilde est fidelle.
Par le silence seul il leur fait un refus :
Puis craint de leur déplaire : et son esprit confus