Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/356

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Sigismond, Alaric, sont plus vaillans que luy.
Il devoit avec eux me combattre aujourd’huy.
Ouy, je pouvois aux yeux de celle que j’adore,
Et les vaincre tous deux, et Jupiter encore.
Un dieu n’oseroit-il combattre contre un roy ?
Et ce n’est qu’en fuyant, qu’il triomphe de moy.
Je suis seul, et sans fer : ma force est abbatuë.
Qu’attend-il ? Que craint-il ? Qu’il combatte, ou me tuë.
C’est pour se mieux cacher, qu’il a hasté le soir.
Il ne peut me dompter que par mon desespoir.
Mais, Junon, je t’attens. D’une commune rage,
Vien vanger avec moy nostre commun outrage.
Pour mon pressant malheur, que ton secours est lent !
Ainsi le triste roy, de colere brulant,
Dans une horrible nuit, luy-mesme se devore :
Et nul rayon d’espoir ne luit avec l’aurore.