Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/395

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Que Treves fit sortir de ses portes antiques,
Armez de corcelets, et de tremblantes piques.
Sigivalde en conduit deux mille adroits et forts,
Que le Sar tournoyant vid naistre sur ses bords.
Les troupes dans Nancy par Arnulfe levées,
Aux vallons d’Epinal, desja sont arrivées.
Mainfroy, de verdunois conduit douze drapeaux.
Eubalde ameine ceux qu’abreuvent les ruisseaux
Qui grossissent les flots de la Meuse naissante.
La superbe Yoland enfin se void puissante ;
Et sent de doux transports, voyant de toutes parts
Voler à son secours ces nombreux estendards.
Mais de tous ces guerriers nul chef ne se compare
En noblesse, en valeur, au beau Viridomare,
Son voisin, son amant, et puissant souverain
De l’Alsace fertile et voisine du Rhein.
Puis arrive Armaric, roy de Vorms et de Spire.
Ces deux princes captifs sous son cruel empire,
Dont elle a jusqu’alors dédaigné le secours,
Maintenant sous ses loix marchent d’un viste cours.
Yoland sçait mesler l’addresse à l’arrogance ;
Et fait que son orgueil fleschit sous sa vangeance.
Chacun d’eux luy conduit deux bataillons puissans.
Elle flatte d’abord leurs espoirs languissans ;
Puis les regarde à peine ; et feint d’estre prudente ;
Et qu’elle craint d’aigrir leur jalousie ardente.