Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/405

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La troupe d’Arembert court la lance baissée.
Une troupe saxonne en est soudain percée,
Dont, malgré leur valeur éprouvée aux combas,
Desja du premier rang les plus forts sont à bas.
La troupe de Berulfe, à l’égal enflammée,
Heurte le mesme front de la nombreuse armée.
Desja deux escadrons sont par elle enfoncez :
Desja passent les francs sur les corps renversez.
Vandalmar et Valdon, les deux jumeaux aimables,
Font sentir aux saxons leurs coups épouvantables.
Gondoland et Sisulfe, à l’envy s’animans,
D’un cours precipité rompent les allemans.
Arbogaste conduit sa phalange pressée,
Qui dans la mesme ardeur marche à pique baissée :
Ne rencontre en son cours nul obstacle assez fort,
Qui ne tombe soudain sous son puissant effort :
Des valeureux germains rompt les troupes serrées :
Fait tomber les chevaux sous les pointes ferrées :
Jonche tout son chemin de lances et d’écus :
Se fait de deux costez deux ramparts de vaincus :
Aux cherusques archers passe malgré leurs flesches :
Dans leurs forts regimens ouvre de larges bresches :
Desja combat le sueve, et par tout se fait jour :
Puis libre se répand dans les champs d’alentour.
Ainsi que dans les bois, une flame irritée
Augmente par les vents sa fureur indomptée ;