Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/406

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Brule des verds taillis les branchages menus ;
Puis d’un cours ondoyant passe aux arbres chenus ;
Destruit en un moment une forest entiere ;
Et se perd dans les airs, n’ayant plus de matiere.
Arbogaste est pareil en son cours violent.
Et Marcomir le suit, de mesme ardeur brulant.
Du gendarme gaulois une troupe estenduë,
Seule par les saxons est enfin confonduë.
Amalgar vainement tasche à les repousser.
Un grand flot de germains vient soudain l’enfoncer :
Et Sigalde voyant la troupe qui s’entame,
Tient ferme, et n’ose pas engager l’oriflame ;
Dont la force autour d’elle asseure les gaulois ;
Et des plus forts payens arreste les explois.
Le monarque soigneux à son secours envoye
Les françois sous Guerpin, dont la troupe foudroye,
Qui des gaulois épars r’anime la langueur ;
Et des rudes saxons rallentit la vigueur.
D’autre part Cloderic, par un lasche courage,
Au grand Algerion livre un large passage.
Les saxons irritez du succes des françois,
Attaquent les archers qui munissent les bois ;
Trouvent par les costaux la montagne accessible :
De tongres, de gaulois, font un carnage horrible :
Sont maistres du sommet, redoublent leur fierté ;
Et fondent aux vallons, d’un cours precipité.