Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/421

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Escoute ses conseils. Il disparoist soudain.
Le monarque la void qui luy tendoit la main.
Il s’écrie aussi-tost. Quoy ? C’est vous, ma princesse ?
Oüy, dit-elle ; adorons la divine sagesse.
Mets en Dieu ton espoir, mon espoux et mon roy.
Fay vœu d’estre chrestien, la victoire est à toy.
Aurele à ce conseil joint sa priere encore.
Clovis dit à genoux. Dieu que Clotilde adore,
Je fay vœu qu’au baptesme on me verra soumis,
Si tu me rends vainqueur de mes fiers ennemis.
Va, dit-elle, ô ! Mon roy. Sois seur de la victoire.
Dieu veut dans ton malheur faire éclater sa gloire.
Fay porter l’estendard par tout aux environs.
Des francs, tu vas bien-tost entendre les clairons.
Aurele par les monts fait briller l’oriflame.
Le roy confus de joye, est en doute en son ame.
L’amour combat l’honneur, et le fait balancer,
S’il doit estre aupres d’elle, ou s’il doit la laisser.
Va, dit-elle, au combat : que rien ne te retarde.
Car contre tout l’enfer, Saint Denys est ma garde.
Cependant Arismond, à son divin aspect,
Remply d’estonnement, de zele, et de respect,
Ne sçait, dans cet estat, le party qu’il doit prendre.
Mais enfin il demeure, et s’offre à la deffendre.
La brillante oriflame alors de toutes parts
Rappelle les gaulois, et les françois épars.