Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/426

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Et tous, dans ce transport, par de lourdes attaintes,
Sur le dos des germains vangent toutes leurs craintes.
Les plus braves saxons combattoient dans le bois,
Pour deffendre leur roy des fureurs de Lisois.
Du fer de l’oriflame Aurele enfin le perce ;
Et dans un flot de sang sur le champ le renverse.
Le duc descend à terre ; et bien-tost a tranché
La teste cheveluë au cadavre couché.
Au fer d’une autre lance aussi-tost il l’éleve,
Afin que par la peur la victoire s’acheve.
Du champ, par ce grand corps, un espace est couvert.
On void d’un large coup son estomac ouvert :
Et ce roy qui regnoit sur cent peuples superbes,
Comme un tronc inutile est couché sur les herbes.
Le germain tout à coup s’abandonne à l’effroy,
Voyant le chef sanglant du deplorable roy.
Les francs et les gaulois, aux ames de leurs freres
Immolent et saxons, et marses, et bructeres.
Lisois void Arderic, et de fureur épris,
De ses traistres complots luy rend le juste prix.
Puis tombent aussi-tost Mammol et Marcovese
Sous les coups d’Ascaric, et du fort Radagaise.
La Moselle desja void la fiere Yoland,
Precipitant son cours, d’un dépit violent.
Mais nul n’a tant d’effroy que Cloderic l’infame,
Qui veut survivre encore à sa honteuse trame.