Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/461

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Et pres de l’empereur me promet un asyle.
Puis lors qu’il l’eut remis dans sa puissante ville,
Il luy fait un present d’Agilane et de moy :
Luy vante nostre sang, nostre constante foy,
Nos indignes malheurs ; et veut qu’en sa famille
Il nous donne le rang et de fils et de fille.
Zenon qui de luy seul tient son retour heureux,
D’un cœur reconnoissant donne tout à ses vœux :
Nous accepte, nous aime : enfin il me fait prendre
Le haut rang de patrice, et celuy de son gendre :
Veut qu’Agilane épouse un consul éminent,
Armat, qui dans l’empire est son seul lieutenant.
Mais sage elle répond, que sa foy l’a soumise
Au franc qui doit unir son monarque à l’eglise.
Zenon avant sa mort la comble de bienfaits.
Mon païs estoit seul l’objet de mes souhaits :
Et pour voir son epoux, Agilane soupire.
Cependant Anastase est receu dans l’empire.
De ton renom celebre il devient amoureux :
Et pour gagner le cœur d’un roy si valeureux,
Permet nostre depart ; et de dons magnifiques
Veut honorer par nous tes vertus heroïques :
Par sa lettre, qui porte un solemnel accord,
Il te cede ses droits sur l’empire du nord ;
Et je dois sur le front t’en mettre la couronne,
Quand les gots à ton bras cederont la Garonne.