Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/464

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Luy conte en peu de mots la cause du combat,
Et l’estonnant sujet de l’illustre debat.
Apres mille devoirs, apres mille caresses,
Et les honneurs meslez aux plus douces tendresses,
Tous reprennent contens la suite du convoy.
Arismond et Valbert vont aux costez du roy.
Agilane et Lucille accompagnent la reine,
Qui par ses entretiens tasche à flater leur peine.
Severin marche en suite entre Aurele et Lisois :
Puis des chefs renommez le plus illustre choix.
Et de nobles françois une foule guerriere
Suit en rangs plus confus cette bande derniere.
Vaast, le disciple aimé du pontife de Rheims,
Vient en pompe et mitré recevoir les corps saints.
Il se presente au roy, qui descend et l’embrasse.
Mais embrasse la croix le premier de ta race,
Luy dit le saint evesque ; et fay que les françois,
L’embrassant apres toy, soient vainqueurs par la croix.
Le prince obeïssant et la prend, et la baise.
De Clotilde et du duc les cœurs tressaillent d’aise.
Et les gaulois chrestiens, levant les mains aux cieux,
Sentent leur sein moüillé des sources de leurs yeux.
Le prelat satisfait du progrez de l’eglise,
Voyant l’ame du prince à la foy si soumise,
L’accompagne, et l’attache aux douceurs de sa voix,
Luy contant du sauveur et la vie et les loix.