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Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/481

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Symmaque, au nom de tous dont les cœurs sont ravis,
Orne de mots pompeux la gloire de Clovis.
Pour rompre son discours, le roy rompt l’assemblée,
De tant de cris de joye heureusement troublée.
La grandeur de son ame éclate sur son front.
D’une main il prend Berthe, et de l’autre Arismond ;
D’agreables discours flate leur douce peine ;
Et veut dans leur bonheur les conduire à la reine ;
Qui prend part aux plaisirs que sent ce couple heureux,
Comblé des biens d’amour, aussi-tost qu’amoureux ;
Mais qui de son espoux ressent bien mieux la gloire,
Voyant que sur luy-mesme il gagne une victoire.
Il veut que sa douceur n’ait rien de limité.
Il redonne aux captifs leur chere liberté.
Et l’on entend par tout mille voix éclatantes,
Et les heureux transports de tant d’ames contentes.
Du roy de l’Ausonie il reçoit les presens :
Dix vases d’or, bordez de saphirs reluisans :
Venus de Phidias : deux antiques Hercules ;
Ouvrages reconquis sur le roy des herules,
Qui superbe du sac des grands temples romains,
Sentit de l’ostrogoth les vangeresses mains :
Vingt vaisseaux enrichis d’agathes precieuses,
Remplis d’huile odorante, et d’eaux delicieuses :
Douze robbes de pourpre, éclatante aux regards :
Et cent restes pompeux du luxe des Cesars.