Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/488

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Clovis de son bon-heur rend à Dieu la loüange :
Puis sous un riche dais l’un et l’autre se range.
Les prestres vont devant, accompagnant la croix :
Et tout l’air retentit d’harmonieuses voix.
De suite apres le dais, en deux files égales,
Marchent d’un grave pas les princesses royales.
Le peuple les admire, et s’épand à l’entour :
Et de confuses voix bénit cet heureux jour.
Les festons ornez d’or, parent les portes doubles.
Le passage est pressé, plein d’agreables troubles.
Les murs sont revestus de longs tapis divers.
De sable et de rameaux les pavez sont couverts.
On void de lieux en lieux, dans les places publiques,
De grands arcs de triomphe, et de larges portiques,
Où les combas du roy, de rang sont figurez,
Dans un bel ordre égal de cartouches dorez.
Enfin la belle pompe arrive aux portes amples
De ce temple fameux, le plus heureux des temples,
Qui vid laver l’erreur des antiques françois,
Et garde encor le droit de sacrer tous nos rois.
Clovis tourne ses yeux vers ses troupes vaillantes ;
Et fait entendre aux chefs ces paroles charmantes.
Mes compagnons, dit-il, mon heur est imparfait,
Si vous ne faites tous le serment que j’ay fait.
Je m’en vay dans ce temple à Christ voüer mon ame.
Qu’icy de vostre roy l’exemple vous enflamme.