Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/529

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Qui n’aime à se nourrir que d’humides froideurs,
Evite du soleil les trop vives ardeurs.
Aurele impatient réveille son courage,
Ignorant si son prince a forcé le passage.
Il laisse son butin sous l’ordre de Maxent.
De sa troupe guerriere il n’en choisit que cent,
Dont les chevaux ardens, et d’une longue haleine,
De cette course encor peuvent souffrir la peine.
Et sur les bords de l’isle enfin arrive à temps,
Pour voir et ranimer ses gueriers combattans,
Tandis que d’autre-part le grand prince foudroye,
Et par la force enfin s’ouvre une large voye.
Sur les ponts, sur les bords de gazon revestus,
Sont estendus les goths, par le fer abbatus.
Par la main du monarque, aux ariens fatale,
Bouchard, en expirant, mord sa terre natale.
Yoland, à son bras void alors tout ceder.
Et Lisois qui l’admire, aime à la seconder.
Ainsi dans les combas le prince de Palmyre,
Redoutable ennemy de l’orgueilleux empire,
Admiroit son epouse, alors que de sa main
Elle rompoit les rangs d’un bataillon romain.
Aurele, sur le pont, void son glorieux maistre,
Où contre sa valeur nul n’ose plus paroistre.
Il luy donne l’advis, qu’il marche sans repos,
S’il pretend prevenir la retraitte des goths.