Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/545

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Soudain pour soutenir ces cohortes branlantes,
Clovis détache un corps de ses troupes vaillantes.
Vandalmar et Valdon, les deux braves jumeaux,
Des fureurs d’Alaric deffendent les manceaux.
Tous deux fiers, tous deux beaux, de visages semblables,
Ils attaquent les goths, de leurs coups redoutables.
Sur la teste, tous deux n’ont qu’un armet leger :
Et leur beauté ne craint ny soleil ny danger.
Sur divers ennemy chacun d’eux se partage.
De combattre Alaric Valdon a l’avantage.
Et le prince, admirant son teint blanc et vermeil,
O ! Femme, luy dit-il, quel aveugle conseil
Aux perils de la guerre abandonne tes charmes ?
Cherche l’ombre et la paix, et laisse-là les armes.
Mais Valdon méprisant ces mots injurieux,
Luy fait sentir un bras plus rude que ses yeux.
Alaric estonné, se void, pour sa deffense,
Reduit à se servir de toute sa vaillance :
Est contraint, en parant, de repousser l’effort,
L’audace par l’audace, et la mort par la mort.
Il l’abbat de deux coups, void les armes sanglantes ;
Et contemple à regret tant de graces mourantes.
Puis contre sa tendresse irritant sa vertu,
Fait passer son coursier sur le corps abbatu.
Vandalmar qui de loin void le sort de son frere,
Sent son cœur enflammé d’une juste colere :