Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/65

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Elle tombe ; et son corps, en son sort déplorable,
Et d’herbes et de fleurs trouve un lit favorable.
Son beau teint se ternit d’une froide pasleur :
Les oyseaux allentour se taisent de douleur :
Les arbres fremissans plaignent son avanture ;
Et d’un bruit douloureux l’eau prés d’elle en murmure.
Telle, apres mille cris vers la mer épandus,
Apres mille sanglots, et mille pas perdus,
Sans vigueur et sans voix tomba pasle et glacée,
Aux bords inhabitez Ariadne laissée.
Et telle se pasma dans les bras de sa sœur,
Ayant en vain tenté la rage et la douceur,
Quand la nef du troyen partit de son rivage,
La reyne qui bastit les grands murs de Cartage.