Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/75

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 au repos du soleil.
Francion des grands dieux adore le conseil.
Dans le suivant tableau, son fer tranche le cable.
Sa voile s’abandonne au vulturne agreable.
Sicambre sur le bord redouble ses adieux ;
Luy tend les bras encore ; et loin le suit des yeux.
Dé-ja le port s’éloigne, et les rives desertes.
Les troyens animez fendent les ondes vertes ;
Se dressent d’un accord sur les longs avirons.
L’onde qui se rebelle, écume aux environs.
La prouë au front d’airain, des flots brise l’audace ;
Et la poupe en courant laisse une longue trace.
Icy se void dépeint le dangereux abbord ;
Et le barbare armé pour deffendre le bord,
Où par sept grands canaux d’une embouchure large,
Le Danube orgueilleux dans l’Euxin se décharge.
Dé-ja le vaillant roy de sa nef s’est lancé ;
Et sa pique a dé-ja ce grand chef renversé,
Qui deteste des cieux l’ordonnance fatale ;
Et mord en expirant la poussiere natale.
Les troyens rougissans d’un exemple si beau,
Preferent à la honte un honneste tombeau.
Les uns sautent au bord, pleins d’un ardent courage.
D’autres plus éloignez s’élancent à la nage.
Mille barbares traits siflent de toutes parts.
On void voler aux nefs les cailloux et les dards.
Plusieurs