Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/77

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Leurs braves descendans, par leurs faits renommez,
Et sicambres et francs depuis furent nommez ;
Et bornerent long-temps, par leurs fortes limites,
Et l’estat des romains, et les courses des scythes.
Par cent et cent combas, par dix siecles entiers,
Le franc fut la barriere à deux peuples guerriers.
Mais il devient nombreux malgré ces longues guerres ;
Et la foule moins riche aspire à d’autres terres.
Sunnon, prince des francs, consulte icy les dieux.
L’oracle luy respond : abandonnez ces lieux.
Assez, nobles françois, vostre vaillance rare
A couvert les romains des assauts du barbare.
Les dieux sont irritez ; et de cent empereurs
Sur Rome vont punir l’orgueil et les fureurs.
Evitez ces torrens de scythes et de getes,
Par qui le ciel rendra leurs provinces sujetes.
Assez, superbe Rome, ont regné tes destins.
François, laissez perir l’empire des latins.
Des peuples qui de Rome étouferont la gloire,
Les dieux à vos neveux reservent la victoire.
Sunnon tourne son camp vers les rudes germains,
Que n’avoient peu jamais asservir les romains.
Dans ces quatre tableaux, est le sanglant passage
Des bouches du Danube au baltique rivage.
Et l’on y void les francs, d’un peuple furieux
Tousjours environnez, tousjours victorieux.
Une troupe