Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/79

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Et par sa vive ardeur tout peril surmontant,
Dompter Treves l’antique, et le Liege inconstant.
Voicy ce Clodion, de nos peres la souche.
Voyez ces longs cheveux, cet œil noble et farouche.
Il anime un assaut ; et de ses beliers durs
Renverse de Cambray les redoutables murs.
Il conquit par des faits de memoire immortelle,
Et les bords de la Somme, et ceux de la Moselle,
Et la vaste Champagne, où pour loger le franc,
Et pour renouveller la gloire de son sang,
Dans les fertiles champs où la Seine tournoye,
Il bastit les grands murs d’une seconde Troye.
Meroüée et Flambert, ses deux illustres fils,
Partagerent les champs des peuples déconfis.
Flambert nomma la Flandre, où sa race domine.
L’aisné fut ton ayeul, l’autre est mon origine.
Voyez ces deux tableaux, d’un labeur excellent :
L’un de l’horrible nuit, l’autre du jour sanglant,
Où se vid, par l’effort du brave Meroüée,
D’Attila l’orgueilleux la puissance échoüée.
Voyez de quelle ardeur francs, visigots, romains,
Heurtent huns, ostrogots, gepides, et germains.
Mais du choc de la nuit d’effroyable memoire,
Les françois eurent seuls la fortune et la gloire.
Voyez l’amas confus d’hommes et de chevaux,
Que moissonne la mort, de sa tranchante faux.
La presse esteint Thierry