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ont été nommés par Napoléon III, qui avait usurpé l’autorité de la nation.

Dans des pays libres les juges sont désignés par le peuple, ce qui n’est que juste : le peuple est le souverain. Dans tous les cas, l’investiture du magistrat doit venir du peuple et être faite en son nom.

Le magistrat ne devrait qu’appliquer la loi. Le jugement pour tout devrait être laissé à des jurys composés de tous les citoyens.


XII. — la liberté des cultes


Elle est garantie par toutes nos constitutions.

Voyons comment elle est pratiquée.

Nos enfants pour fréquenter l’école primaire publique doivent d’après le règlement recevoir un enseignement religieux.

Je ne suis pas juif, par une première bonne raison : je ne sais pas ce que c’est que de l’être.

Vous comprenez que cette cause suffit pour que je ne sois ni protestant ni mahométan. Enfin, je n’ai d’autre refuge que celui où les partisans du syllabus dominent ; je ne suis ni assez imbécile ni assez hypocrite pour accepter une semblable doctrine et pour vouloir la faire enseigner à mes enfants.

Les lois primordiales me disent : Tu seras libre de croire.

Le règlement répond : Si tu ne crois telle et telles choses se contredisant, tes enfants ne recevront pas l’instruction primaire que tu paies par tes impôts. Courbe-toi, trahis ta conscience et ne fais plus attention à ce qui est éclairé par ta raison.

Ma conscience se révolte — et me dit que je ne suis qu’un atome dans l’Univers ; je constate ce que je vois, ce qui existe ; pour moi ce qui est nécessaire au bonheur, aux progrès de l’espèce humaine se