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La République française en 1879




I. — la montée


Deux voyageurs quittent la gare de Laon : l’un dans une voiture et par la rampe douce qui décrit méandre sur méandre, revenant au même but pour gravir quelques mètres, arrive sur ce plateau où a eu lieu une des grandes catastrophes de 1870.

L’autre s’élève directement vers la ville par cet escalier dont les marches sont plus nombreuses que ne le seront mes lignes. Son front est ruisselant de sueur ; souvent fatigué pendant cette longue ascension il s’arrête et peut alors contempler de vastes horizons. Rose aux couleurs tendres et aux doux parfums cueillis au milieu des épines, tu ne donnes rien à l’odorat de comparable à ce qu’il peut être ressenti par la vue devant ces vastes panoramas.

Ces deux voyageurs peuvent être comparés aux deux fractions républicaines. Les deux voyageurs arrivés au même but pourraient-ils, parce qu’ils n’ont pas suivi la même voie, avoir la moindre haine.

Pourquoi les deux fractions ne seraient-elles pas unies ?


II. — le but


Là-bas sous l’endroit où le soleil se lève se trouve une des régions les plus favorisées de la nature : la Turquie. Ce nom éveille le souvenir de despotes se vautrant dans toutes les orgies et de peuples cour-