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bés sous la plus dure servitude. Les mots de guerre, peste, meurtre, viol, vol sont souvent employés lorsque l’on parle de cette contrée bénie par la nature.

Là-bas, bien plus loin que l’endroit où le soleil pour nous se couche, de tous côtés battue par les vagues de l’Océan, se trouve La Terre de Glace : l’Islande. La nature a été pour elle une vraie marâtre, aucun maître ne voudrait aller vivre sur cette terre de désolation, terre couverte de sable et de neige. Par cette cause, ceux qui occupent ce sol sont tous maîtres ; le roi de Danemark n’a sur eux qu’une autorité fictive.

Le bruit que font les hommes d’Islande n’arrive jamais jusqu’à nous ; ils font peu de bruit, ils restent des hommes ; ils ne sont pas comme ces créatures de l’Orient qui occupent l’attention de l’Europe en s’entretuant dans ces immenses cirques qu’on nomme des champs de bataille, et vivent mille fois plus heureux.

Donc il est nécessaire pour le bonheur et le progrès du genre humain que les individus soient des citoyens et non des esclaves.

C’est pourquoi le but des républicains a été de faire de la France une nation formant une libre association de citoyens ayant les mêmes droits.

Nous espérons atteindre bientôt ce but.


III. — un habit qui va mal


Une constitution ne se fait pas sur mesure comme un vêtement.

Le gouvernement de la Défense nationale, pouvoir suprême, aurait pu profiter de son autorité pour rendre à la nation sa souveraineté telle qu’elle la possédait de 1848 à 1851, souveraineté suspendue par un crime. Nos représentants républicains après de grands efforts patriotiques, nous ont dotés d’une constitution qui laisse grandement à désirer. La nation ne s’en est pas trop mal servie. Le moment est arrivé pour elle de consolider et de perfectionner ce qui existe.