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Cours d’Archéologie

tions sont sans ouvertures au midi ; elles ont des cloîtres intérieurs, elles sont environnées de bouquets d’arbres ; elles sont fournies de réservoirs et de courants d’eau qui jaillissent continuellement.

Nous avons donné une idée de la richesse de ce pays et des moyens que les souverains avaient pour supporter les plus grandes dépenses. Pour compléter ces notions, il faut considérer les richesses minéralogiques d’où sont sortis les grands monuments.

À partir du Caire, le Nil coule entre deux murailles de rochers éloignés de deux à trois milles, qui sont composées d’abord jusqu’à Esnech de roches quartzeuses d’une blancheur remarquable, très favorables pour la construction. C’est là qu’on a pris les matériaux des pyramides, des chaussées, des temples et des édifices de Memphis, et enfin, en remontant, les matériaux de Thèbes, de Karnack et de Louqsor, comme nous le verrons plus tard. À Esnech, c’est-à-dire à quatre-vingts lieues du Caire, commencent d’autres formations de granit, de feldspath bien autrement dures et résistantes et susceptibles du plus beau poli. Il y a ainsi une étendue de plus de vingt lieues depuis Esnech jusqu’à Assouan, toute composée de granit. Ces bancs de granit sont séparés par le Nil et offrent cette belle espèce désignée sous le nom de siényte ou granit rouge oriental. On trouve aussi des gisements de granit rose qui ont servi à construire les magnifiques monolithes