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Cours d’Archéologie

seigneur, le duc de Luynes, qui savait mettre au service de la science une immense fortune, le seconda activement et l’aida à déblayer le colosse du Sphinx.

En continuant ses travaux, il entreprit d’explorer le souterrain que Diodore et Strabon avaient signalé aux environs des pyramides.

Bien des recherches faites jusque-là avaient été inutiles ; enfin quelques débris lui firent découvrir une avenue de Sphynx brisée et ensevelie sous 20 pieds de sable. Il suivit cette trace et à l’extrémité il découvrit l’entrée du fameux palais du Sérapéum, décrit par les anciens auteurs et dont les appartements inférieurs servaient de sépulcres aux souverains et aux divinités principales.

Cette découverte amena bien des surprises : le Sérapéum était comme l’Escurial de l’Espagne, le Westminster de Londres et le Saint-Denis de l’Île-de-France. Il trouva des dynasties tout entières avec inscriptions, signes et papyrus à l’appui. Il déblaya entre autres deux galeries qui avaient chacune 600 pieds de longueur et qui étaient garnies à droite et à gauche de chambres sépulcrales remplies de tombeaux, de momies, d’effigies, de dieux, et principalement d’Apis.

Ce déblaiement a produit sept mille monuments, parmi lesquels trois mille sont relatifs au culte des dieux. Ces richesses se trouvent maintenant en grande partie au musée du Louvre, et au musée de Boulak, au Caire.