Page:Desmoulins - Satyres, 1789.djvu/12

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De cet abus d’autorité,
Cessant alors d’être fidel,
prit le parti d’être rebel ;
D’agneaux qu’ils avoient été tous,
Ils devinrent autant de loups.
Chassons, se dirent-ils, du trône,
Cette drôlesse et ce butor,
Et nous donnerons la couronne
Au puîné qui plaint notre sort.


VERS
sur la lettre de M. de Calonne au Roi.


j’ai lu cet ouvrage divin,
Qui dans la boue enfonce Lomenie,
Et démasque l’hypocrisie
D’un charlatan aussi fourbe que vain.
Calonne, en traits de feux fait briller la lumière,
Et ranime l’espoir dans tous les cœurs François ;
De sa patrie ingrate et chere
Il se venge par ses bienfaits :
Quand pour sa cause légitime
Il invoque la France, et reclame la loi,
Que j’aime à voir cette illustre victime,
En se plaignant, faire adorer son roi !