Page:Desmoulins - Satyres, 1789.djvu/8

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Tes desseins sont affreux, daigne donc les connoître ;
Une reine prodigue a pu les enfanter ;
Mais du trône François tu dois être le maître.
Eh ! comment une femme ose-t-elle y monter ?
Les cris des citoyens, armés pour la patrie,
Seront différens des cris de tes soldats ;
Nos provinces crieront : justice, économie,
Et sous tes étendards, sanglans d’assassinats,
On n’entendra crier que la bourse ou la vie.
Réfléchis, ou prends rang parmi les scélérats.


LA DIARRHÉE DIABOLIQUE.


Quatre diables se disputoient,

À qui le plus puant chieroient :
Le premier, lâchant ses bretelles,
Chia les aides et les gabelles ;
Le second, portant la terreur,
Chia ministres et contrôleur ;
Le troisième, en ami du Prince,
Chia l’intendant de province ;
Le quatrième eut tout le prix,
En chiant gardes et commis.
Lucifer, jaloux de sa gloire,
Voulut remporter la victoire,
Et, pressant tripes et boyaux,

Chia les fermiers-généraux.