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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/119

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son salut, je m’esquivai en me jetant dans la rue Saint Dominique.

J’arrivai chez Marie tout émue, très-inquiète d’abord de ce qu’il pensait de moi ; puis, avec une merveilleuse facilité à croire ce que nous désirons, je ne tardai pas à me rassurer, à me persuader même que je n’avais pas été reconnue, et je ne m’en occupai plus.

Cette rencontre cependant devait avoir des suites : quelque temps après, à ma grande consternation, en descendant de chez Marie, au moment où j’arrivais sur le carré du deuxième étage, une porte s’ouvre… C’est M. de Noireterre qui en sort… et nous voilà tous deux en face, lui, jouant la surprise, moi, confondue… Permettez-moi, madame, d’avoir l’honneur de vous offrir la main jusqu’à votre voiture, me dit-il d’un ton dégagé et ironiquement respectueux. Puis, tout en descendant l’escalier, il se récriait sur le bonheur qui le favorisait… et ajouta qu’il était loin de l’espérer en venant dans ce quartier perdu donner une séance au peintre qui faisait en ce moment son portrait…

Et moi je répondis en balbutiant que ma raccommodeuse de dentelle demeurait aussi dans cette maison, et je m’embrouillai dans sa proximité avec le Luxembourg, dans l’attrait que m’offrait cette course, comme un but de promenade agréable. Au quatrième étage !… devait-il penser… C’était stupide !

Je le sentais, je le lisais dans le sourire narquois de