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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/121

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du chemin. Les contrariétés, les dangers, les périls jetés à la traverse de ces relations, me les rendaient plus chères !

Nous sommes ainsi faites, les peines, les soins, les sacrifices nous attachent… Nous autres femmes, nous ne comptons jamais avec notre faiblesse en face du péril ; à l’heure du dévouement, nous ne faillissons pas.



XVI


Le moment allait venir où je ferais l’épreuve de ce que nous trouvons de forces et de courage dans l’exaltation du cœur !

Vous avez vu, Aline, par quels ménagements, par quels patients degrés, quelles peines, j’étais arrivée à établir entre moi et Marie, si digne de toute ma sollicitude, des rapports de bonne intimité ; à opérer le bien-être de la fille de la pauvre Thérèse… et, comment, en accomplissant ce devoir sacré, j’avais trouvé d’autres satisfactions encore : de bons et simples cœurs qui s’étaient donnés à moi, dont l’attachement si vrai, si expansif, comblait le vide de ma vie si tristement déshéritée de la douceur des liens de famille.

Chaque jour je m’attachais davantage à Marie et à Julien, et eux m’aimaient, m’étaient dévoués, non par un vil calcul d’intérêt, ils ignoraient mes bienfaits, mais parce que, moi riche, j’étais venue les chercher,