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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/123

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commotion électrique… Mon intelligence reçut une impulsion soudaine, une idée subite s’y fit jour… et, irrésistiblement entraînée, je demandai avec un vif sentiment de curiosité à Marie :

— Est-ce que Julien est de Grenoble ?

— Il est né à Paris, mais sa famille est originaire du Dauphiné et l’habite encore, me répondit-elle.

Eh ! mon Dieu, ajouta-t-elle avec son adorable candeur, le père de Julien était les fils d’un pauvre cultivateur chargé d’enfants ; celui-là, gentil et intelligent, fut pris en affection par le curé de son village, qui commença à lui donner quelque instruction, et plus tard obtint de l’évêque de Grenoble, pour son petit protégé, une bourse gratuite au séminaire de cette ville. Ses études terminées, le jeune homme ne se trouvant pas de vocation pour l’état ecclésiastique, sa province, vint à Paris où il embrassa la profession d’imprimeur, et s’y maria par la suite.

Julien a-t-il des parents à Paris ? repris-je.

— Ma belle-mère a entendu dire par son mari qu’un des frères de son père était venu à Paris et y avait fait une grande fortune, dit-elle.

— Et le père de Julien n’a pas cherché à se rapprocher de cet oncle qui pouvait l’aider, lui être utile ?

— Je crois que si ! qu’il alla le voir en arrivant à Paris, mais que rebuté de la froideur de son accueil, il se le tint pour dit, et chercha alors des ressources dans un travail manuel. Au reste, je ne sais pas bien