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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/125

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yeux une couleur providentielle, en songeant au parti que j’en pourrais tirer dans les grandes occasions ! Et, en effet, si le secret de mes chères relations venait à être connu, que je fusse inquiétée et grondée à leur sujet, avec un mot… je faisais composer… j’obtenais le silence vis-à-vis de ma mère qui, je le savais bien, aurait jeté les hauts cris à l’endroit de leur inconvenance… et ne m’eût pas pardonné ce crime !

Et d’autre part encore, ma précieuse découverte ne pouvait-elle pas me servir à faire sortir Julien de la position précaire où il végétait, à le faire aider efficacement dans les moyens de former un établissement convenable ? Et avec mon exaltation accoutumée, mon imagination allait, allait !… Je n’en dormis pas de joie.

Que de plans je bâtis, que de chimères je caressai sur mon thème favori, pendant les quelques semaines qui s’écoulèrent jusqu’à l’heure où, quand je voulus faire usage de l’arme que je tenais en réserve au service de mes amis, elle se brisa impuissante dans ma main !…

Un matin du mois de novembre, vers onze heures, je venais de terminer ma toilette de matin ; ma femme de chambre rôdait encore autour de moi. Un domestique l’appelle, elle sort ; un chuchotage s’établit à la porte en dehors ; et, rentrant, elle me dit d’un ton dont j’essayerais en vain de vous rendre l’expression tout ensemble leste et mystérieuse : C’est une dame