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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/129

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vrant de baisers son charmant visage décoloré, affaissé sur mon épaule.

Mais que faire ? que faire ?… moi-même je perdais la tête !

Enfin une idée distincte, lucide, se présenta à mon esprit… je la saisis comme une inspiration du ciel.

— Calme-toi, Marie, nous sommes sauvées !… Attends-moi là, lui dis-je en la déposant presque évanouie sur un fauteuil.

Puis, je poussai le verrou de ma chambre du côté du salon, et par les communications intérieures je courus chez mon mari.



XVII


Le souvenir de cette scène ne s’effacera jamais de ma mémoire !… Tout, tout, autour de moi a conspiré ma perte… dit Hélène avec amertume ; je cherchais dans les miens amour et protection, et je ne trouvais que des cæurs glacés… Ils n’ont pas voulu de moi.

Lorsque j’entrai chez M. Duval, il était étendu sur une causeuse près du feu, vêtu d’ane élégante robe de chambre à fleurs éclatantes ouvrées d’or et de soie ; il avait sur la tête un bonnet grec entouré d’une riche fourrure, à ses pieds des babouches en cuir de Russie brodé ; d’une main il soutenait avec une pince d’or un cigare qu’il fumait, de l’autre il tenait le journal qu’il lisait.