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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/128

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sont en son pouvoir, à l’œuvre dont le but est le bien général, ainsi que l’assurent les hommes éminents et honorables qui les dirigent.

Cette opinion, madame, c’est celle de Julien. Tant que le fils de Napoléon existera, il ne reconnaîtra que lui pour son souverain : son exaltation à ce sujet tient du délire ; Julien, âgé de seize ans à peine, en 1814, malgré les larmes de sa mère, s’est porté avec tous ses camarades sur les hauteurs de Montmartre, a combattu de toutes ses forces pour empêcher l’ennemi d’entrer dans Paris ; et, bien qu’il ait été blessé d’un coup de feu à l’épaule, dont il souffrait encore, cela ne l’empêcha pas de se trouver dans les rangs des fédérés, que l’empereur en 1815 passa en revue, quelques jours après son retour de l’ile d’Elbe.

Ce que Julien pensait alors, il le pense encore aujourd’hui… Il peut se tromper, mais c’est de bonne foi ! Oh ! j’en suis sûre, si ces convictions n’étaient pas nobles et généreuses, ce ne seraient pas celles de Julien, mon Dieu ! Lui qui ne veut faire que le bien, être emprisonné ! mon cher mari en prison ! Madame, madame ! au nom du ciel ne l’abandonnez pas !

Et, délirante de douleur, elle fit le mouvement de se jeter à mes genoux.

Dans mes bras donc, Marie ! m’écriai-je en la pressant sur mon cœur. Moi, je t’abandonnerais, ma chère Marie… ma sœur !… disais-je tout bas en cou-