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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/137

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désagréables… Et puis vous prétendez que je doive écouter vos extravagances avec calme ?

— Ce ne sont pas des extravagances, Eugène… Mais, s’il m’est échappé quelques paroles qui aient pu vous blesser, j’en suis au regret… je vous en demande sincèrement pardon… En grâce, mon ami, expliquons-nous doucement…

Je ne veux rien de vous qui ne soit équitable… rien qui puisse froisser votre amour-propre : je vous de mande, qu’à titre de protecteur seulement, vous ayez l’air, auprès de ceux dont son sort dépend, de vous intéresser à un malheureux… Mais que sincèrement, noblement, par tous les moyens qui sont en votre pouvoir, vous employiez votre crédit, vous usiez de toute l’influence de votre position, pour retirer ce pauvre jeune homme du mauvais pas où il est en gagé : c’est là tout ce que je vous demande ! Et après qu’il sera sorti de prison, je vous engage ma parole, mon ami, que vous n’en entendrez plus jamais parler.

— Je vous dis que vous extravaguez ! s’écria M. Duval avec emportement. Vous voulez que j’aille intervenir, moi… moi… dans les sales démêlés d’un garçon imprimeur avec la police ?… Allons donc, c’est absurde. Finissons-en ; je vous déclare une fois comme en mille… que s’il n’y a que moi qui le fasse sortir de prison, il y restera bien toute sa vie.

— Il n’y restera pas !… répliquai-je indignée en me