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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/139

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déserté leur cause… oh ! cela ne se pouvait pas. Et pour la première fois je trouvai le courage de la résistance.

— Monsieur, répondis-je froidement, il y a quelque chose de plus sacré à mes yeux que votre défense : c’est ma conscience qui me crie de vous désobéir ; c’est l’honneur aussi… et je me mépriserais moi-même si j’avais la lâcheté de renier un parent à l’heure désespérée où la valeur de nos liens est sa dernière ancre de salut !

J’ai imploré en vain votre pitié… Maintenant, entre de misérables considérations d’amour-propre et la vie d’un homme peut-être, mais bien certainement le désespoir de toute une famille, je n’hésiterai pas ; j’a vouerai ma soeur et Julien Thibaut son mari pour miens, auprès de tous ceux qui m’accorderont intérêt et assistance pour les sauver !

Et je me dirigeai vers la porte.

Mais M, Duval se plaça devant moi, ses yeux dardant fixement dans les miens avec l’horrible expression de la colère à froid, calme, réfléchie…

— C’est… votre dernier mot ?… articula-t-il lentement.

Je fis un signe d’assentiment ; mais je me sentais dé. faillir…

— C’est votre dernier mot ?… répéta-t-il d’une voix étranglée en étreignant de ses deux mains contractées mes poignets à les broyer. À présent, voici le mien :