Aller au contenu

Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/146

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de son cher mari ; et elle ne comprenait pas qu’elle et ses enfants ne passassent pas dans son cœur avant ce que nous appelions ces maudites affaires politiques !

C’est que, nous autres, nous sentons ainsi ! Dans une circonstance donnée, une femme sait mourir courageusement pour une noble cause, mais c’est tout… Elle ne sait pas lai sacrifier les objets de ses affections !

En effet, si Julien indiquait cette presse, avec un peu de bon vouloir de la part de ceux chargés d’apprécier la moralité de sa coopération dans cette affaire, il pouvait être considéré comme un instrument qui aurait fonctionné passivement, et la gravité des charges qui pesaient sur lui disparaissait… Si au contraire il se taisait, c’était avouer sa complicité intentionnelle avec ceux qui l’avaient employé. Mais parler eût été une lâcheté, et Julien en était incapable… Et garder le silence était un crime qui ne pouvait trouver grâce aux yeux de la loi.

La résistance de Julien l’honorait et nous désolait… L’instruction se poursuivait avec vigueur. Me Ch ***, très —inquiet, convaincu que dans cet état de choses, si Julien comparaissait avec ses coaccusés devant la cour d’assises, sa condamnation à une peine sévère était imminente, ne nous dissimula pas le danger de sa position. Il nous dit que de hautes influences auprès des juges de la chambre des mises en accusation pourraient seules obtenir que Julien, considéré comme un