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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/147

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manœuvre ayant agi sans discernement, fût mis hors de cause.

Mais où trouver ces protecteurs puissants ? À qui nous adresser, mon Dieu ? Nous étions désespérées !

Ce fut alors, dans ces affreuses perplexités, qu’un hasard providentiel amena sur mes pas un ange secourable !

Albert s’aperçut de ma préoccupation, de ma tristesse, que révélait malgré mes efforts l’altération de mes traits… Personne autour de moi ne songeait à s’en inquiéter… Lui la remarqua, m’en demanda avec instance la cause, je la lui confiai… et mes amis furent sauvés !



XIX


Jusqu’ici, je vous l’ai dit, je vous le jure, Aline, mes relations avec M. Albert Morrans s’étaient bornées à nous rencontrer dans le monde, à échanger quelques regards, quelques paroles ; nous avions deviné notre secret ; mais il était encore resté inavoué entre nous…

Il m’en souvient ! ce jour-là c’était chez l’ambassadrice d’Angleterre, à une de ses matinées dansantes ; j’avais été forcée d’assister à cette fête pour obéir à mon mari qui m’y accompagnait.

On se pressait dans les salons, je les quittai. Ce monde, ces joies allaient mal à la disposition de mon