Aller au contenu

Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/153

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et vis-à-vis des protecteurs qui l’avaient aidé, et vis-à-vis du ministre, le généreux Albert assuma sur lui toute responsabilité, et s’engagea sur l’honneur à l’exécution de la mesure exigée : Le fils du général Morrans se rendit caution de l’ouvrier imprimeur

Mais éloigner Julien de Paris ne suffisait pas… Une conviction forte et sincère, soit religieuse, soit politique, produit toujours des fanatiques et des martyrs, et la persécution n’avait ébranlé ni la foi ni le dévouement de Julien à une cause qu’il croyait sainte ! Partout, en France, où il porterait ses pas, il trouverait des frères en religion ; renierait-il son drapeau ? Dans une circonstance donnée résisterait-il à s’unir à eux, à concourir à leurs actes ?… Et cependant, si son nom se trouvait de nouveau compromis, quelles en seraient les conséquences pour le noble jeune homme qui l’avait cautionné ?… La perte de son emploi peut-être, la ruine de toute sa carrière !

Il n’avait rien calculé pour sauver un malheureux ! Qui donc aurait répondu de lui… se serait porté garant de sa conduite ?… Mais l’avocat, que pénétrait d’admiration la généreuse intervention d’Albert, y songea pour lui. Il désira que Julien quittât la France pendant quelque temps.

Ce sacrifice importait à sa sûreté, au bonheur des siens, à notre tranquillité à nous, ses amis.

Ce fut une grande résolution à prendre que celle