Aller au contenu

Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/178

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Il faut convenir que vous y avez mis le temps… Mais, poursuivit-il tout à son idée, le soir probablement nous aurons tout Paris… assurez-vous de Tolbecque, et si l’on veut danser, il se trouvera là… prévenez aussi qu’on se tienne en mesure à l’office. Nous ferons au moins passer agréablement la soirée à nos amis rassemblés pour me féliciter.

Ma chère, ce que j’éprouvai en entendant le programme du supplice qui m’était imposé, ne peut s’exprimer. En quoi ! le cœur déchiré, il me fallait m’occuper des préparatifs d’une fête… en faire les honneurs, à l’heure même où un autre partait pour l’exil… c’en était trop !

J’avais des vertiges, tout tournoyait autour de moi, je me sentais défaillir…

— Vous avez l’air d’une mater dolorosa, Hélène, aujourd’hui ! s’écria en riant M. Duval. Qu’y a-t-il donc encore ?

— Je suis souffrante… répondis-je en portant la main à mon front brûlant.

— Ah ! pour Dieu ! ne soyez pas malade demain, toujours ! Avant et après, tout à votre aise… dit-il en me tendant la main, et il sortit en fredonnant joyeusement.

Et le lendemain à onze heures du soir, cent personnes aux félicitations desquelles j’avais dû répondre… dansaient dans mes salons… Ce monde, ces lumières étincelantes, cette suave musique, ce bal… moi-même,