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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/34

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— Oh ! le joli bouquet, le joli bouquet ! m’écriai-je.

— C’est demain la fête de mademoiselle, dit-il en souriant, et aussi la veille de son jour de naissance…

— Ma fête ?

— Mademoiselle se nomme Marie-Hélène, et elle est née le 15 août 1807 à huit heures du soir, dit-il en portant les yeux sur la pendule qui tinta huit coups. Mademoiselle a maintenant seize ans !

C’était la première fois qu’on me souhaitait la fête, j’étais ravie, je pris une fleur que je plaçai dans mes cheveux, une autre à mon côté, et, toute joyeuse de me voir si belle, je me mis à figurer un pas d’avant-deux devant la glace. Le brave homme me regardait d’un air heureux.

— Saint-Jean, pourquoi donc ma mère ne donne-t-elle plus de beaux bals comme autrefois ? lui demandai-je.

— Mademoiselle, c’est que… c’est que… madame la marquise n’est plus aussi jeune, et qu’elle n’aime plus de bal, je pense…

— Quel malheur ! moi qui l’aimerais tant !… Pour quoi donc aussi n’avons-nous plus de voiture ? demandai-je encore.

Il baissa la tête, toussa et répondit en hésitant :

— Mademoiselle, les chevaux sont morts de vieillesse… et madame la marquise n’a pas voulu en racheter, peut-être…

— Nous pourrions nous aller promener, au moins.