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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/62

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lui était rendue désormais supportable : « Je serais bien ingrate envers Dieu ! me disait-elle avec un céleste sourire en me montrant sa petite Marie endormie sur ses genoux, tandis que sans perdre un instant elle cousait… Je mériterais qu’il m’abandonnât si je me trouvais encore malheureuse ! »

Ces quelques mots peignent Thérèse tout entière.

Elle devait encore être troublée, cependant !…

Trois ans après, par une brûlante matinée d’été, une jeune femme travaillait, assise sous les épais ombrages d’une des allées les plus désertes du Luxembourg ; une forêt de boucles de cheveux d’un beau châtain clair recouvrait presque entièrement sa figure, penchée attentivement sur un ouvrage de broderie ; son simple chapeau de paille était suspendu au dos de la chaise placée sous ses pieds, et sur laquelle une délicieuse petite fille au visage d’ange, encadré de soyeuses boucles blondes, toute vêtue et chaussée de blanc, plantait dans un monceau de sable, en poussant des exclamations de triomphe, des pâquerettes qu’elle allait en sautant cueillir dans l’herbe.

Depuis quelques instants un homme jeune encore, d’un élégant et noble extérieur, considérait, arrêté près d’un arbre, ce frais et riant tableau : l’enfant était charmante, la mère devait être jolie, il voulut la voir…