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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/64

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Quant à la circonstance présente : qu’au cas de ce qui pourrait arriver de fâcheux, je recevrais ultérieurement des ordres de sa part à l’égard de l’enfant ; que dans l’hypothèse contraire, elle me chargeait spécialement de dire à Thérèse Hubert qu’elle méconnaissait ses obligations de mère, en refusant pour sa fille les avantages de bien-être et d’instruction que par son travail elle ne pouvait lui procurer, et dont elle trouverait les moyens dans la pension offerte dans cette vue.

Il s’écoula bien du temps avant que l’état de la pauvre malade me permît de lui faire la communication ordonnée par madame la marquise. Sa lettre fait mention d’un fait dont je n’avais pas eu connaissance… Je vous l’ai dit, madame, Thérèse était muette sur le sujet qui brisait son cœur. Avec un courage héroïque, elle refoulait au fond de son âme l’amertume de ses pensées. C’était le secret réservé à Dieu seul… et il me semblait que ce serait presque commettre un sacrilége, que de chercher à pénétrer, contre sa volonté, dans ce qu’elle avait voulu me cacher.

Il le fallait cependant, son propre intérêt aussi m’en faisait la loi. Thérèse s’épuisait dans les fatigues d’un travail forcé, dont le produit n’était pas proportionné avec les dépenses qu’en grandissant allait occasionner l’éducation de Marie. Thérèse était assez instruite pour élever sa fille, mais alors elle ne pourrait plus travailler autant !