Aller au contenu

Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/65

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L’explication eut lieu. La glace une fois rompue… j’appris alors de Thérèse tous les détails que j’avais ignorés, et que je viens d’avoir l’honneur de vous rapporter, madame.

Pendant la lecture que je lui fis de la lettre des Tremblayes, les larmes couvraient son angélique visage. Et quand elle crut comprendre qu’au cas de sa mort, madame la marquise se serait chargée de la petite Marie, elle posa sa main convulsivement sur mon bras, et me dit :

— Mon ami, si je meurs avant d’avoir remis ma pauvre enfant entre les bras d’un protecteur naturel, d’un mari… promettez-moi que vous ne souffrirez pas qu’elle soit élevée comme je l’ai été… Ô Vierge sainte ! sauvez ma pauvre Marie de la protection des grands !… Mon digne ami, reprit-elle comme égarée, jurez-moi que vous la cacherez, que vous la soustrairez à tous les regards… que vous ne permettrez jamais qu’elle sorte de l’humble condition où Dieu avait marqué sa place… Jurez-le-moi, mon ami, si vous ne voulez pas que je meure désespérée !…

J’engageai ma parole à la malheureuse mère, et j’aurais tenu mon serment, madame, quoi qu’il dût m’en arriver !

Lorsque Thérèse fut plus calme, j’abordai le sujet que j’étais chargé par madame la marquise de traiter : le refus de la pension.

— Voici, me dit-elle, ce qui s’est passé à ce sujet :