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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/77

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Une plainte de l’enfant interrompit notre causerie et la fit tressaillir. Elle alla vers lui, le berca doucement, le calma : Il a de la fièvre, me dit-elle avec inquiétude en se rasseyant. Elle reprit son ouvrage, mais distraite ; ses yeux fréquemment tournés vers le berceau accusaient ses alarmes. Je cherchai à la tranquilliser ; elle restait agitée, silencieuse ; enfin elle se décida à s’ouvrir sur la cause qui la préoccupait, et après que ! que hésitation :

— Mon parrain, me dit-elle, depuis que mon cher petit garçon est souffrant, je désire ardemment avoir en ma possession un petit reliquaire d’argent en forme de croix, que ma pauvre mère ne manquait jamais de suspendre à mon cou dans mes maladies d’enfant. Il est dans un petit coffret qu’elle n’ouvrait que seule, jamais en ma présence… et… je crains de faire mal… de désobéir à sa volonté… Conseillez-moi, vous qu’elle respectait tant. Si vous me dites de l’ouvrir, j’en serai bien heureuse à cause de mon fils… Si vous me dites de ne pas le faire, jamais je n’y porterai une main sacrilége. Votre voix sera la voix de ma mère que je croirai entendre.

Je lui conseillai d’ouvrir le coffret.

— Eh bien ! alors, tout de suite ; ce qu’elle dérobait à tous les regards ne doit être vu que de son ami et de sa fille, dit-elle en se levant.

Ele passa dans la chambre de Thérèse et en revint tout émue, la petite boîte à la main : la clé passée dans