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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/76

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— Bien, Hélène, bien ! s’écria madame de Rivers, qui était organisée pour comprendre une noble pensée.

— Mais ce n’est que de l’honneur, que de l’équité !… dit la jeune femme avec l’accent d’une profonde conviction.

Marie, demandai-je à Saint-Jean, sait-elle à qui elle appartient ?…

— Oui, madame, Il y a quatre ans qu’elle l’a appris.

— Quatre ans seulement ! Et comment l’a-t-elle appris ?

— Le voici :

La petite chambre où Thérèse avait tant souffert, où elle avait rendu le dernier soupir, fut conservée intacte dans l’état où elle se trouvait à sa mort. Les meubles ne furent ni ouverts, ni fouillés ; rien ne fut déplacé, dérangé ; sa fille l’avait désiré.

C’était le sanctuaire où Marie venait prier et pleurer. Sa belle-mère et son mari, qui la chérissent et vénèrent la mémoire de sa mère, respectèrent religieusement les pieuses exigences de sa douleur.

Trois années s’étaient écoulées ainsi, pendant lesquelles Marie devint mère. Un soir du rigoureux hiver de 1823), j’étais allé la voir ; je la trouvai seule, son mari était retenu à son atelier, sa belle-mère sortie. Son fils, qu’elle nourrissait, reposait dans son berceau.